22 mars 2006

Un "permis de conduire les chiens" à Vienne


VIENNE (AFP) - Les propriétaires de canidés viennois peuvent désormais passer un "permis de conduire les chiens", facultatif, suivant une initiative récente et originale de la capitale autrichienne.

Comme pour le permis de conduire automobile, cet examen d'une durée de deux heures, mais d'un coût modique (25 euros), prévoit une partie théorique écrite et une "conduite" pratique en ville, afin de vérifier les compétences du maître.

Lors du "code", les candidats doivent répondre à des questions à choix multiples, pour vérifier s'ils connaissent bien leurs obligations de propriétaire concernant la santé et le comportement de leur compagnon domestique.

Par exemple: "quand votre chien remue la queue, cela veut-il dire qu'il est content, excité ou encore qu'il s'ennuie ?"

La partie "conduite" simule une promenade en ville avec mise en situations. Le maître doit remplir ses devoirs en mettant ainsi la muselière à son chien dans le tramway ou le métro et en ramassant ses déjections.

Les heureux candidats ayant réussi leur permis repartent avec une exonération de la taxe annuelle canine (43,60 euros) et plein de gâteries pour leur toutou : du bon d'achat pour une laisse au sac à déjections.

Cette initiative fait suite à un sondage effectué sur 500 habitants de la capitale en septembre 2004, révélant que 85% d'entre eux y étaient favorables.

Il y a environ 47.000 chiens répertoriés, c'est-à-dire soumis à la taxe, à Vienne, mais les estimations vont jusqu'à 150.000 (pour 1,7 million d'humains).

Selon la conseillère municipale à l'Environnement, Ulli Sima, à l'origine du projet, "les Viennois sont de vrais cynophiles mais considèrent cependant nécessaires des mesures sévères afin qu'une cohabitation pacifique homme-chien soit possible dans cette ville".

Ce "permis canin" est unique en son genre, selon son adjoint, Karl Woegerer: "Ce n'est en aucun cas un examen d'obéissance de l'animal, mais il permet d'évaluer comment le tandem chien-maître affronte socialement les situations quotidiennes propres à une grande ville", dit-il.

Une licence est cependant exigée après test par mesure de sécurité pour les chiens d'attaque, comme dans d'autres pays.

D'après le sondage, 34% des Viennois avouent se sentir "personnellement en danger" au contact de chiens: 92% considérant même indispensable la tenue en laisse et le port de la muselière.

Une pétition de milliers de parents d'élèves est par ailleurs en cours pour forcer la municipalité à trouver une solution aux quelque 5 à 10 tonnes de crottes produites quotidiennement. Le maire Michael Häupl a promis mardi de se pencher sur la question.

Vingt examinateurs vétérinaires sont actuellement agréés pour le permis-chien mis en place en janvier.

A l'association à but non-lucratif "L'Animal comme thérapie" (TAT), dans le nord de Vienne, Elisabeth Karsai, une étudiante en médecine, est venue avec Kyra, un grand caniche gris de deux ans.

Elle déclare à l'AFP se sentir comme une pionnière, pour inciter "plus de gens à passer ce permis".

Irene Thenmaier, vétérinaire, veut mieux "pouvoir décoder les réactions" de sa chienne Dina, un bâtard de deux ans.

L'idée d'un tel examen est, selon la directrice de TAT, Gabi Glaser, de connaître les règles de base pour mener un chien et lui rendre la vie la plus agréable possible en ville.

L'animal est souvent moins stressé que son maître lors des épreuves, et un peu de dopage est autorisé: une douceur récompense chaque épreuve réussie comme par exemple l'inspection des crocs ou des oreilles.

Pour les deux-pattes qui ne seraient pas à la hauteur, de la documentation et des heures de cours dans un centre d'éducation canin sont gracieusement proposées par la mairie.

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