L'invention du télescope est due à l'un de nos compatriotes, au Père Mersenne, ami de Descartes, et l'un des plus savants hommes du commencement du dix-septième siècle. Ce fut en 1666 seulement que le grand Newton commença à penser au télescope, comme il le dit lui-même.
Trois ans auparavant, c'est-à-dire en 1663, Jacques Gregory, habile géomètre écossais, avait donné la description d'un télescope de cette espèce. Cassegrani, en France, avait eu aussi, à peu près dans le même temps, une idée semblable ; et vingt-quatre ans auparavant, dès 1639, le Père Mersenne écrivant à Descartes, lui avait communiqué son invention.
Les lettres originales du Père Mersenne sont perdues ; mais celles de Descartes, datées de 1639, répondent d'une manière catégorique qui ne peut laisser aucun doute à ce sujet. Du reste, notre grand philosophe ne croyait pas que les télescopes à réflexion pussent offrir quelque avantage sur les lunettes de l'époque, et en cela il se trompait. Il est probable que ses objections empêchèrent le Père Mersenne de réaliser son invention. Cependant, en 1651, c'est-à-dire douze ans avant Gregory, Mersenne publia une Catoptrique, où il voulut consigner le résultat de ses méditations, et où l'on trouve ces paroles remarquables :
« On compose un grand miroir concave parabolique, avec un petit convexe, ou concave aussi parabolique, y ajoutant, si on veut, un petit miroir, le tout à dessein de faire un miroir ardent qui brûlera, à quelque distance, aux rayons du soleil. La même composition peut aussi servir pour faire un miroir à voir de loin, et grossir les espaces comme les lunettes de longue vue. »Si l'on pouvait se méprendre sur le sens et la portée de ce passage, nous ajouterions qu'immédiatement après, Mersenne dit encore la même chose, en supposant seulement qu'au lieu du petit miroir parabolique on en substitue un hyperbolique. Dans sa Balistique, il donne la figure de son télescope. Il n'est donc pas permis de dire que nous devons à l'Angleterre le télescope à réflexion.
(Anecdote parue en 1846)
sources : www.france-pittoresque.com
1 commentaire:
Un très grand savant ce Mersenne, effectivement. En ce qui concerne la théorie de la musique, il reste un référence, par son Traité de l’Harmonie universelle (1627) entre autres. Il a beaucoup cherché autour de la résonance et ces travaux méneront à ceux de Jean-Philippe Rameau au siècle suivant. Il établit une relation entre les fréquences et les notes. En 1636, il mesure la vitesse du son. Pas mal...
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