19 mars 2005

On n'y pense pas forcément

Vous êtes vous déjà posé la question existentielle suivante : quelle est l'histoire du WC ?
Il est vrai qu'on ne se demande pas forcément dès qu'on y va : mais d'où ça vient, au fait, l'idée ? Voici un bref historique du petit coin ( juste pour meubler ce blog), parce que dans le fond, c'est pas très très vital de savoir ça (enfin, si, pour la culture générale +_+)

L'homme, dans la préhistoire, n'est pas sédentaire. Cela veut dire qu'il n'a pas de domicile fixe. Il ne possède donc pas de toilettes, il défèque là où il le sent, sans se soucier de l'endroit.

Une fois devenu sédentaire, l'homme invente les toilettes "assises" qui datent de l'époque de la civilisation Haropa en Inde. En 2500 avant Jésus Christ, chaque maison en possédait une, et en 2100 avant Jésus Christ les toilettes "assises" font leur apparition en Egypte, Rome bénéficiait de bains-toilettes publics.

Au Moyen-Âge, à coté des vases de verre destinés à recueillir l'urine pour les analyses des médecins, il existe de petits pots de terre destinés à un riche avenir.
Les personnes les plus aisées disposent, à cette époque, des premières chaises percées de notre histoire. Certaines de ces chaises étaient garnies de velours ou recouvertes d'une étoffe de laine noire, Louis XI disposait, pour sa part, d'une "chaise de retrait" entourée de rideaux et celui-ci achetait déjà de l'étoupe de lin, ancêtre direct du papier hygiénique.
Les excréments tombaient directement dans les rivières et les toilettes communes y étaient directement reliées. Les pauvres, eux, déféquaient dans la rue ou directement dans les rivières.
Ce n'est qu'au 16e siècle qu'on verra apparaître les toilettes dans les maisons, c'est également fin de ce siècle que sera inventé par John Harington, en Grande Bretagne, le siège à effet d'eau qui devra attendre deux siècles avant d'être réalisé.

Aux 17ème, 18ème siècles, le dévoilement public des organes génitaux ne pose aucune question, à cette époque, sans complexes, on urine, on défèque donc sans contraintes et, plus encore peut-être, on pète avec une intense satisfaction. L'absence de toilettes propres pousse les gens à déféquer là où ils le peuvent, c'est à dire, dans la rue, les endroits ouverts ou encore les rivières. "Le pot à pisser" a donné lieu à un artisanat florissant, car il se confectionnait en tous matériaux. Les vases de nuit adaptés à la morphologie féminine étaient appelés des " bourda loues ". Ces vases de nuit sont les ancêtres de notre pot de chambre.
Fin 17e, le choix du papier hygiénique dépend étroitement de la classe sociale. Cela va de la laine mérinos et du chanvre en passant par l'étoupe pour arriver, chez les pauvres, aux herbes et cailloux.

Le pot de chambre n'étant pas assez confortable, le 17e siècle va voir se répandre, dans les classes privilégiées, une belle pièce d'ébénisterie : la chaise percée. On sait que Louis XIII, déjà, recevait sur ce trône ! Le pot de chambre continue sa carrière et devient un des cadeaux les plus apprécié, certain étant fabriqués dans diverses manufactures royales. C'est en 1720 qu'apparaît la table de nuit prévue pour contenir le pot de chambre et en 1739 que pour la première fois la distinction, par des écriteaux, des toilettes publiques hommes et femmes se fait. C'est également à ce moment qu'apparaissent les premiers urinoirs.
Ce n'est qu'à la fin du siècle, qu'une proposition de toilettes publiques est suggérée, pour les endroits comme les musées ou palais de justice. Le véritable papier toilette fut inventé par Joseph Cayetty en 1857 et peu à peu ce papier toilette devient gratuit, grâce à l'argent que rapportent les toilettes publiques payantes.

Début 19e siècle tout ce qui se passe au-dessous de la ceinture devient suspect, c'est ainsi qu'apparaît en 1812 'la police sanitaire' pour interdire le " tout-à-la-rue " !

L'appartement bourgeois offre une nouvelle disposition, il comprend désormais des espaces de rejets tels que la cuisine et les lieux d'aisances. Il existe à cette époque une indifférence à l'égard des cuisines et des toilettes qui sont les tâches des domestiques. Les bourgeois ont été les premiers à jouir de WC privatifs or ils ont mis du temps à s'y habituer car ils préféraient l'ancien matériel puisqu'ils disposaient de personnel pour l'entretenir !
Alphonse Duleau et Henri Emmery, deux polytechniciens sont à l'origine d'un nouveau système de toilettes. Celui-ci facilitant l'évacuation des fosses des toilettes par un système de canalisations, c'est ainsi que sont apparus les égouts. Emile Trélat énonce les principes techniques des toilettes : " les appareils qui reçoivent les déjections et les conduisent à l'égout doivent être disposés de façon :
1) à tout expédier promptement au-dehors de l'appartement ;
2) à opérer leur propre nettoyage chaque fois qu'ils ont servi ;
3) à fonctionner comme obturateurs parfaits lorsqu'ils sont en repos ;
4) à diluer les matières solides qu'ils doivent éconduirent.
Ce n'est qu'après trente années de tâtonnements que la perfection sera atteinte par les Anglais, avec une chasse d'eau de 10 litres.


Bibliographie
  • MATANA Michel, Salles de bains, éd. Alternatives, coll. " concevoir et construire ", 2000.
  • GUERRAND Roger-henri, les lieux histoire des commodités, éd. La Découverte, 1985
  • Vu sur www.chez.com/wcinconnu/index2.html

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