Un neuropsychologue américain, le professeur Rosenzweig de l'université de Berkeley, a voulu connaître l'action du milieu sur nos capacités cérébrales. Il a pour cela utilisé des hamsters issus de mêmes parents, sevrés le même jour, nourris de la même manière et les a installés dans trois cages.
La première était vaste, remplie d'objets hétéroclites avec lesquels ils pouvaient jouer et faire du sport grâce à toutes sortes d'ustensiles: roues, grillages, échelles, balançoires. Les hamsters y étaient plus nombreux, se battaient pour accéder aux objets, jouaient.
La seconde était une cage moyenne, vide, mais avec de la nourriture distribuée à volonté. Les hamsters y étaient moins nombreux et n'ayant pas d'enjeux, pouvaient se reposer tranquillement.
La troisième était une cage étroite dans laquelle il n'y avait qu'un seul hamster. Il était nourri normalement mais il ne pouvait qu'entr'apercevoir à travers une ouverture dans le grillage le spectacle des autres hamsters dans leur cage. Un peu comme s'il regardait la télévision.
Au bout d'un mois, on sortit les hamsters pour faire le point sur l'influence du milieu sur leur intelligence. Les hamsters de la première cage, pleine de jouets, étaient de loin plus rapides que les autres dans les tests de labyrinthe ou de reconnaissance d'image.
On a ouvert leur crâne. Le cortex des hamsters de la première cage était plus lourd de 6% par rapport à ceux de la deuxième et davantage encore par rapport à celui de la troisième cage. Au microscope, on pouvait s'apercevoir que ce n'était pas le nombre de leurs cellules nerveuses qui avait augmenté mais plutôt la taille de chaque neurone qui s'était allongée d'à peu près 13%. Leur réseau nerveux était plus complexe. En outre, ils dormaient mieux.
Peut-être que si le cinéma populaire est souvent celui qui a montré des héros confrontés à des situations de plus en plus complexes, dans des décors de plus en plus grandioses donc plus riches, ce n'est pas un hasard. Le rêve de l'homme est de se retrouver dans un univers d'épreuves à surmonter. Le héros qui "agit" est un héros qui complexifie son cerveau. Les héros qui ne font que parler à table n'ont pas cette valeur exemplaire.
Il faut surtout bien déduire de cette expérience que le cerveau ne s'use qui si l'on ne s'en sert pas.
source : www.bernardwerber.com
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