1/ La réunion du conclave
Les déplacements des électeurs, de leur logement à la Sixtine, sont strictement réglementés. Les cardinaux passent d’un lieu à l’autre sans doute sous bonne escorte et sans jamais communiquer vers l’extérieur : cela leur est formellement interdit.
2/ Le déroulement de l’élection
Au jour fixé, le conclave débute dans la basilique Saint-Pierre par une messe solennelle, célébrée dans la matinée à l’intention particulière de l’élection du nouveau pape.Puis, dans l’après-midi, les cardinaux électeurs se rendent en procession de la chapelle Pauline à la chapelle Sixtine. Pour les aider, le secrétaire du collège cardinalice, le maître des célébrations liturgiques pontificales, Mgr Piero Marini, avec deux cérémoniaires, deux religieux de la sacristie, des confesseurs de diverses langues, ainsi que deux médecins restent à leur disposition. Avec le personnel de service, ils doivent eux aussi s’engager à respecter strictement le secret et prêtent serment à cet effet.
"Tout le monde dehors"
Au premier jour du conclave, lorsque le dernier des cardinaux électeurs a prêté serment, l’Extra omnes (Tous dehors) est prononcé : toutes les personnes étrangères au conclave doivent quitter la chapelle Sixtine. N’y restent que le maître des célébrations liturgiques, l’ecclésiastique choisi pour donner la méditation sur les charges qui incombent aux électeurs et les membres du Sacré Collège âgés de moins de 80 ans, conformément à la mesure adoptée par Paul VI en 1970 et reprise par Jean-Paul II.
Selon la règle établie, le collège des électeurs ne doit pas dépasser le nombre de 120 cardinaux. Dans son souci de simplification, Jean-Paul II n’avait prévu qu’un seul mode de scrutin, à bulletin secret, et que l’élection soit validée aux deux tiers des suffrages requis.
"J'élis comme souverain pontife..."
Au cours du premier après-midi, un seul tour a lieu. Puis les jours suivants, deux votes se déroulent le matin et autant l’après-midi.
Après le choix des scrutateurs par tirage au sort, des bulletins rectangulaires seront donnés aux électeurs, qui portent l’inscription latine Eligo in Summum Pontificem (J’élis comme souverain pontife) et sur lesquels chacun écrit à la main le nom de l’élu. Appelés l’un après l’autre, selon un ordre protocolaire, les cardinaux s’avancent à l’autel et prononcent le serment : « Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu. »
Puis ils déposent leur bulletin dans une urne. Une fois les bulletins comptés, dépouillés et recomptés, les cardinaux écoutent le résultat. Pendant ce temps, les bulletins brûlent dans un poêle duquel sort, à l’extérieur de la chapelle, une fumée teintée selon le résultat obtenu et que scrute impatiemment la foule massée sur la place Saint-Pierre.
Fumée blanche, fumée noire
Blanche, elle signifie l’élection d’un nouveau pape ; noire, elle indique la poursuite du conclave. Car il est aussi prévu que l’élection puisse durer. Si, après trois jours, aucun résultat positif n’apparaît, le vote est suspendu pendant un jour « afin de laisser place à la prière, à un libre échange entre les votants et à une brève exhortation spirituelle par le cardinal proto-diacre ». Puis l’élection reprend pour une série de sept scrutins.
La même opération est reconduite deux fois en cas de nouvel échec. Et si, malgré tout, aucun successeur n’est encore désigné, alors la seule majorité absolue, la moitié des voix plus une, est requise. Les participants au conclave peuvent même décider d’un vote ultime ne retenant comme candidats que les deux noms arrivés en tête au scrutin précédent. Il est peu probable de devoir arriver à une telle extrémité, les précédents conclaves ayant tous vu émerger des noms dans les trois premiers jours.
3/ La proclamation des résultats