"Un porteur d'eau avait deux grandes jarres, suspendues aux 2 extrémités d'une pièce de bois placée sur les épaules.
Une des jarres, était un peu abîmée, elle était vieille, servait depuis longtemps en fait elle avait une fêlure, comme ça, sur le coté.
L'autre jarre par contre était parfaite. Pas une seule goutte d'eau ne se perdait lors du trajet entre la source, dans la montagne et la maison du maître, dans le village.
La jarre abîmée, on ne pouvait pas en dire autant ! Elle perdait presque la moitié de son eau.
Cela dura 2 ans.
Vous vous rendez compte, durant tout ce temps le porteur d'eau n'arrivait à transporter qu'une jarre et demi d'eau à chacun de ses voyages.
Bien sûr, la jarre parfaite était très fière ! Ben oui, puisqu'elle ne perdait pas une goutte d'eau !
Mais l'autre, la jarre abîmée, avait ben... avait honte !
Honte de son imperfection, honte de se sentir déprimée et surtout de ne pouvoir remplir complètement sa tâche !
Au bout de 2 ans de ce qu'elle estimait être un échec permanent, un jour elle osa s'adresser au porteur d'eau au moment où celui-ci la remplissait à la source.
« Je te demande pardon. Tu sais, je me sens coupable »
« Pourquoi ? » demanda le porteur d'eau. « Je ne comprends pas »
« Je n'ai réussi qu'à porter la moitié de ma cargaison à notre maître, pendant tout ce temps à cause de cet éclat. Toi tu fais tous ces efforts, et, à cause de moi Tu n'obtiens pas la récompense de tes efforts... vraiment j'ai honte ».
Le porteur d'eau fut touché par autant de sincérité,
Avec sagesse, il lui dit : « voilà ce que tu vas faire ! Je veux que tu regardes, par terre tout au long du chemin du retour »
Au fur et à mesure de leur descente, le long de la colline, la vieille jarre vit des fleurs !
De magnifiques fleurs baignées de soleil et cela lui mit un peu de baume au coeur.
Mais arrivée à la maison, elle se sentait toujours aussi triste parce qu'elle avait encore perdu la moitié de son eau.
« As tu remarqué qu'il avait de très belles fleurs uniquement de TON côté.
Aucune du côté de la jarre parfaite.
Sais tu pourquoi ?
J'ai toujours su que tu perdais de l'eau, et j'en ai tiré parti.
J'ai planté des semences de fleurs de ton coté, et, chaque jour, sans le savoir tu les as arrosées tout au long du chemin.
Pendant 2 ans grâce à toi, j'ai pu offrir de magnifiques fleurs qui ont décorées la table du maître. Sans toi, jamais je n'aurais pu cueillir des fleurs aussi fraîches et gracieuses. »
******
Nous avons tous des éclats, des blessures, des défauts, des fêlures.
Nous sommes tous des jarres abîmées.
Certains d'entre nous se sentent diminués… d'autres se trouvent trop grands, trop gros ou trop maigres, mais c'est cela qui fait notre richesse !
Ce sont nos éclats, qui rendent nos vies intéressantes et exaltantes.
04 janvier 2005
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